Les principes de l'Animation Participative - 7ème principe !

24 nov. 2015

Les Principes de l’Animation Participative selon Accolades

Chaque semaine, d’octobre à décembre 2015, notre équipe vous propose la présentation d’un des principes qui portent notre engagement quotidien dans l’animation participative et au service d’acteurs du développement local.

Voici le septième des 11 principes que nous proposons. L’ordre de présentation, semaine après semaine, ne traduit aucune hiérarchie entre ces principes de l’Animation Participative. Ils sont plutôt les éléments d’un système, reliés entre eux.

L’adaptation

En animation participative, l’animateur est convaincu que le groupe animé porte la réponse, la solution à la question ou au problème posé. Aussi, l’animateur restant centré sur ce que vit et produit le groupe, se fait parfois déplacer. Il apparaît alors nécessaire de modifier ou de réajuster des éléments de son processus d’animation pour maintenir son soutien au groupe. Plusieurs conditions sont nécessaires pour réussir cette adaptation.

Adaptation et lâcher prise

D’abord, il est important de lier l’adaptation au lâcher prise. En effet, l’animateur participatif doit être en capacité de lâcher prise, provisoirement, sur son processus d’animation dès lors qu’il ressent que ce dernier n’est plus adapté au groupe, au contexte, aux tensions du moment.

L’écoute et l’observation du groupe sont deux clés qui peuvent déclencher cette adaptation parfois même en dernière minute. S’adapter peut engager un changement de méthode ou d’outils. Cela peut engager aussi une modification de posture notamment quand une situation collective se dégrade parfois au point d’aller au « Chaos ».[1]

Adaptation et intuition

Ce ressenti ou cette perception qu’il faut changer quelque chose, demande à l’animateur de faire des choix, rapidement parfois. L’animateur doit se faire confiance et surtout ne pas hésiter à se fier à son intuition. Suivre son intuition renvoie également au lâcher prise, à l’écoute de ce qui arrive, de ce qui surgit … Apprendre à se faire confiance, c’est ne plus avoir peur de sortir des sentiers battus et oser aller parfois à l’encontre de ce que pense le groupe pour l’aider à dépasser ses peurs, ses craintes, ses représentations[2].

On retrouve en cela un prolongement de la conviction[3] que doit avoir l’animateur lors d’une animation participative. Finalement, l’intuition est une formidable boussole qui permet d’adapter son animation au plus près des attentes du groupe. Néanmoins, il s’agit de rester attentif à ce que l’intuition ne devienne pas le désir d’une projection et reste bien de l’ordre de la compréhension d’une situation sur laquelle on s’appuie pour la faire évoluer.

Adaptation et confiance

Une adaptation réussie peut provoquer une réaction en chaîne pour l’animateur : un renforcement de la confiance en soi,  un renforcement de la capacité à expérimenter et enfin, un développement de son savoir faire de l’animation participative.

L’adaptation peut s’analyser à partir de trois entrées : Le groupe, le processus d’animation et le positionnement de l’animateur. Regardons de plus près l’impact que peut générer cette adaptation à partir du tableau suivant :

 

Impact possible sur l’animateur

Impact possible sur la vie du groupe

Impact sur le processus d’animation

Effet d’un animateur qui s’adapte à une situation

  • Renforcement sur sa capacité à se faire confiance
  • L’envie d’expérimenter à nouveau des situations « sur le fil »
  • Une identification de ses savoir faire avec une capacité de transmission.
  • Un groupe qui prend conscience de son pouvoir d’agir
  • Un groupe libéré qui dépasse ses limites
  • Un groupe qui expérimente et qui développe un savoir faire collectif
  • Accepte de lâcher prise sur ce qui a été préparé
  • Utilisation de nouveaux outils adaptés à la situation
  • Dimension homéostatique (faculté du processus de maintenir ou rétablir certaines de ses caractéristiques quelles ques soient les variations subies, reçues).

Effet d’un animateur qui ne s’adapte pas à une situation

  • Un sentiment de toute puissance : « On fait ce qui est prévu et rien d’autre ! »
  • Une projection répétée de ce qui est bien pour le groupe
  • Un enfermement dans ses certitudes
  • Un groupe en tension
  • Un groupe qui résiste
  • Un groupe oppressé et soumis
  • Une animation qui n’atteint pas l’objectif
  • Des outils pas adaptés qui ne donnent pas satisfaction
  • Une rupture dans le processus conscientisant

Pour résumer, l’adaptation correspond à une capacité de l’animateur, qui, lorsqu’il enregistre une variation dans le groupe ou dans l’environnement, lui permet de modifier les paramètres (méthode, outils) de son processus initial (préparation) afin de mettre en œuvre, dans les meilleures conditions, sa séance d’animation participative.

Article issu d’un texte original de Matthieu PIEGAY,
Animateur-formateur Accolades

 

[1] Voir principe relatif au chaos

[2] Rolf DOBELLI, « Pourquoi vous vous trompez tout le temps ? », Edition Atlantico

[3] Voir principe de la conviction